Debbie Harris, une Britannique dont le métier est d’accompagner les familles afin de trouver l’établissement adéquat pour leur parent âgé, milite également pour l’amélioration des structures d’accueil. ‘’Si la maison de retraite est effectivement le dernier lieu de résidence de nombre de personnes âgées, n’est-il pas logique de penser que ces endroits devraient être fabuleux ?’’, avance-t-elle.
Lors d’une allocution TEDX, elle préconisait aux EHPAD de concentrer leurs efforts sur trois aspects principaux : l’amélioration des repas, la préservation de l’intégrité des personnes et l’amélioration de leur autonomie. Mais Debbie Harris ne se contente pas de pointer les lacunes, et propose également les solutions pour y remédier. Des solutions, ou plutôt une solution unique : faire des maisons de retraite des lieux polyvalents inclusifs, ouverts à tout un chacun. A l’heure actuelle, les résidences pour personnes âgées sont des vases clos dans lesquels on n’entre pas, à moins d’y avoir un membre de sa famille.
Pour ce qui est de la nourriture, elle est souvent fade et peu goûteuse, faisant du repas un moment de la journée comme un autre, note Debbie Harris. Elle ajoute que la manière souvent peu raffinée dont les résidents sont servis n’est pas faite pour arranger les choses. A l’en croire, la solution pour voir une amélioration radicale dans la qualité et le service des repas serait d’ouvrir les restaurants des maisons de retraite au public, familles, salariés d’entreprises, exactement comme un restaurant classique. La spécialiste en accueil gérontologique affirme que les améliorations se feraient sentir rapidement, à commencer par le standing des repas qui s’en trouverait fortement amélioré. Tout le monde serait gagnant : résidents, riverains mais aussi les maisons elles-mêmes, en raison de la publicité positive que cela génèrerait.
Outre l’amélioration des repas, ouvrir les EHPAD vers l’extérieur permettrait de briser l’isolement des plus âgés et de favoriser les liens intergénérationnels. C’est déjà ce qu’on observe au travers d’initiatives de plus en plus nombreuses de jumelage entre maisons de retraite et écoles maternelles. Dans ces lieux, personnes âgées et enfants se retrouvent pour peindre, dessiner et chanter. A la fin de la journée, les parents viennent chercher leurs bambins et toutes les générations se confondent dans une joyeuse ambiance. De la même manière, les logements étudiants sont de plus en plus courants au sein des EHPAD, donnant lieu à une cohabitation féconde : les jeunes bénéficient d’appartements à prix réduits, en échange de quelques heures de bénévolat auprès des personnes âgées. Là encore la situation est gagnant/gagnant.
Debbie Harris est allée à la rencontre de plusieurs résidents d’EHPAD avec cette simple question : qu’est-ce qui vous motive pour vous lever le matin ? Apprendre, a répondu une octogénaire, faisant part de son regret de n’avoir pu poursuivre ses études. Une autre résidente évoquait, quant à elle, son plaisir à choisir ses tenues vestimentaires jour après jour. Partant de ces réponses, pourquoi donc ne pas imaginer que des cours du soir dispensés aux étudiants se déroulent au sein des EHPAD, ou que des boutiques de vêtements (ou autres) – également ouvertes à tous – y élisent domicile ?
Amélioration des conditions de vie et des prestations dans les EHPAD, développement des liens intergénérationnels, responsabilisation de la société envers les aînés, remède à l’isolement social : tels sont les nombreux bénéfices que génèrerait l’ouverture des EHPAD sur le monde extérieur. A nous de faire des maisons de retraite des moteurs de vie !
Ajouter un commentaire