L’actualité des Séniors - Bookingseniors

La méthode Montessori séduit les Ehpad

Méthode Montessori en Ehpad


Après avoir révolutionné la scolarité de millions d’élèves à travers le monde, la méthode Montessori fait de plus en plus consensus au sein des maisons de retraite. Cette pratique (du nom de la pédagogue et médecin italienne Maria Montessori) qui place l’enfant au centre des apprentissages, est aujourd’hui reprise par les Ehpad et adaptée aux personnes âgées. L’initiative en revient au psychologue et chercheur Cameron Camp, après qu’il ait constaté que les outils préconisés par la méthode se révélaient particulièrement efficaces auprès des personnes atteintes de troubles cognitifs comme la maladie d’Alzheimer.

Si la méthode est bien connue auprès des plus jeunes, il ne s’agit pour autant nullement d’infantiliser les personnes âgées, bien au contraire. Centrée sur le respect de l’individu, de sa singularité et de ses choix, cette pratique vise à valoriser la personnalité et les aptitudes des résidents des Ehpad, afin de mieux les impliquer dans leurs soins et dans la vie de l’établissement. Avec, à la clé, une véritable amélioration de leur état physique et psychologique. Il  s’agit, pour résumer, d’aider le résident à décider et à faire, au lieu de décider et de faire à sa place.

Focus sur l’individu et sa personnalité    

 La première étape de la méthode consiste, pour l’équipe encadrante, à mettre en avant non plus  la pathologie des résidents et les déficits qui en découlent, mais bien les capacités préservées au niveau moteur, sensoriel, social et cognitif. Il faut ensuite prendre le temps de bien connaître la personne afin d’identifier ses goûts et ses aptitudes propres. Ce qui l’intéresse en un mot, l’objectif étant de mettre en place un accompagnement personnalisé. Le dernier point consiste à rendre le résident actif et non plus passif dans le déroulé de ses journées. ‘’ Préférez-vous vous doucher maintenant ou plus tard ? Voulez-vous faire faire l’activité A ou l’activité B ?’’, font partie des questions qui lui sont posées afin qu’il conserve, autant que possible, un contrôle sur sa vie.     

Dans un article publié sur le sujet, le site hizy.org cite le cas d’un résident arrivé depuis peu en Ehpad qui parlait très difficilement, et avait la manie d’arracher les prises et les interrupteurs au gré de ses déambulations. Plutôt que de lui administrer des sédatifs comme on le fait pour calmer ce genre de troubles, l’établissement concerné a opté pour une autre approche. L’équipe médicale a choisi de se pencher sur la personnalité de l’homme pour comprendre qui il était. Elle a ainsi découvert que le résident en question était un ancien électricien, très bon bricoleur. On a alors décidé de lui fournir du matériel et des outils avec lesquels il a construit une jardinière surélevée, utilisée aujourd’hui par tous. Depuis, ses troubles du comportement ont entièrement disparu. En fonction de leur état et de leurs envies, d’autres résidents servent le café, distribuent le courrier, animent la chorale ou prennent en charge une activité.

Le constat au centre de la méthode Montessori est que plus la personne âgée va demeurer active, plus longtemps elle conservera son autonomie, tout particulièrement si elle est engagée dans une activité qui pour elle a du sens. La régularité dans cette action entraîne également la diminution des troubles cognitifs lorsqu’il y en a. Mais les bénéfices de la méthode Montessori auprès des plus âgés ne s’arrêtent pas là : on constate également une meilleure qualité du sommeil, une augmentation des émotions positives ainsi que la diminution des symptômes de dépression. Il y a fort à parier qu’avec des résultats aussi positifs, la méthode Montessori inspire de plus en plus d’Ehpad.                  

Johanna Nguyen

Ajouter un commentaire