Parmi les désagréments rencontrés durant la ménopause, il n’est pas rare que les femmes, à cette période, souffrent d’insomnie ou d’autres troubles du sommeil qui peuvent avoir un impact significatif sur la qualité de vie et la santé. Les facteurs de risque sont nombreux et nécessitent une prise en charge individualisée.
La qualité du sommeil joue un rôle important sur notre santé physique et mentale. La ménopause et les modifications hormonales qu’elle engendre impactent directement sur le mode de vie et plusieurs fonctions de l’organisme. La plupart des femmes ressentent au moins un ou plusieurs symptômes liés à la ménopause mais n’en parlent pas forcément à leur médecin traitant. Or, certains troubles du sommeil comme les insomnies peuvent apparaître à cette période et avoir des conséquences négatives sur leur quotidien.
Qu’est-ce que la ménopause et quels sont les symptômes?
La ménopause survient en général vers l’âge de 50 ans. Une absence de règles durant 12 mois confirme l’installation de la ménopause caractérisée par la cessation de l’activité ovarienne et de la capacité à procréer. La ménopause s’accompagne souvent d’un certain nombre de symptômes qui peuvent débuter plusieurs années avant, au moment de la périménopause ou préménopause, lorsque les follicules ovariens commencent à diminuer et, avec eux, les taux d’œstrogènes et de progestérone.
Les symptômes les plus fréquents qui débutent à la préménopause et qui, pour certains, se poursuivent ou s’accentuent à la ménopause sont:
- Une irrégularité, puis l’arrêt total des règles
- Une prise de poids
- De la fatigue
- Des bouffées de chaleur et des sautes d’humeur
- Des troubles du sommeil et notamment des insomnies
Les symptômes de la préménopause et de la ménopause ainsi que leur intensité peuvent considérablement varier d’une femme à l’autre. Certaines femmes ne ressentiront aucun symptôme particulier, tandis que d’autres en seront très gênées.
Pourquoi la ménopause entraîne-t-elle des troubles du sommeil ?
Une femme sur trois souffrirait d’insomnies à la période de la ménopause. Selon une étude parue dans le Journal of Clinical Medicine et rapportée par le site professionnel Univadis, les plaintes les plus fréquemment exprimées par les femmes au moment de la ménopause concernant les troubles du sommeil sont les insomnies, la réduction de la durée du sommeil, une mauvaise qualité du sommeil et un réveil précoce. Selon cette étude, les insomnies sont particulièrement présentes. En effet, entre 35 % et 60 % des femmes en post-ménopause disent souffrir d’insomnies par rapport à une fourchette comprise entre 16 % à 42 % chez les femmes plus jeunes.
L’insomnie chez les femmes à partir de la ménopause ou de la périménopause est multifactorielle :
Le facteur hormonal
Les perturbations hormonales de la ménopause ont un impact direct sur la qualité du sommeil et les insomnies. La baisse d’œstrogènes et de progestérone qui commence à la préménopause sont en effet en partie responsable de l’augmentation des insomnies à cette période et par la suite. Ces hormones agissent directement sur l’humeur et sur la régulation de la température corporelle. Par ailleurs, ces changements hormonaux s’accompagnent souvent d’une baisse de la production de mélatonine, une molécule synthétisée par le cerveau et connue pour son effet soporifique. Le facteur hormonal perturbe ainsi de manière significative les conditions favorisant “un bon sommeil” et l’endormissement.
Les symptômes de la ménopause
Comme nous l’avons mentionné, la ménopause occasionne chez de nombreuses femmes certains désagréments et symptômes qui ont des répercussions sur la qualité du sommeil et l’endormissement. Les bouffées de chaleur, qui touchent entre 50% et 80% des femmes à la ménopause, créent des sensations de malaise, accompagnées parfois de palpitations, qui ne favorisent pas la relaxation et l’endormissement. Les suées nocturnes, qui peuvent apparaître également à cause des dérèglements hormonaux de la ménopause, sont à l’origine de réveils nocturnes et d’insomnies. Quant aux troubles de l’humeur comme l’anxiété, la tendance dépressive, les sautes d’humeur et le stress qui guettent souvent les femmes ménopausées, ils représentent autant de facteurs de risque d’insomnies. En effet, le stress et l’anxiété sont connus pour altérer la capacité d’endormissement, favoriser les insomnies et rendre le sommeil plus agité, avec des réveils nocturnes plus fréquents.
Les facteurs liés à l’âge
Notre rapport au sommeil se modifie également avec les années. Les enfants ont des phases plus longues de sommeil paradoxal, durant lesquelles il est plus profond et aussi plus réparateur. Elles ont ensuite tendance à diminuer. Chez les personnes âgées, à partir de 50 ou 60 ans, le sommeil est plus léger. Les bruits extérieurs sont davantage perçus et emmènent plus facilement au réveil, même durant la nuit. Naturellement, la qualité du sommeil diffère avec l’âge et il est important d’en tenir compte. Par ailleurs, certains problèmes de santé plus fréquents chez les seniors et des douleurs chroniques peuvent également créer des insomnies et engendrer des nuits agitées.
Les seniors sont particulièrement touchés par l’apnée du sommeil, avec une fréquence qui double ou triple après 65 ans. Le diagnostic est souvent difficile à poser concernant l’apnée du sommeil. Fatigue, irritabilité, sautes d’humeur, ronflements, sommeil agité ou somnolence sont autant de symptômes de l’apnée du sommeil qu’il est très difficile de déceler, ce qui complique le diagnostic. La plupart du temps, les patients viennent consulter pour ces désagréments ou pour d’autres pathologies induites par une apnée du sommeil non traitée comme de l’hypertension artérielle, du diabète, des arythmies cardiaques ou suite à un AVC, mais sans que celle-ci n’ait été diagnostiquée.
Troubles du sommeil et insomnies à la ménopause : quelles solutions?
Les troubles du sommeil peuvent altérer la qualité de vie de manière significative et ont un impact négatif sur la santé générale de la personne. Les facteurs de risque de nombreuses pathologies, et tout particulièrement les maladies cardiovasculaires, peuvent découler d’un sommeil en quantité ou en qualité insuffisante. Il est important de trouver des solutions ciblées par une prise en charge adaptée et individualisée en fonction de l’origine des troubles et de la situation particulière de la personne. Dans le cadre d’une prise en charge globale des symptômes associées à la périménopause et à la ménopause, un traitement hormonal peut être proposé pour réduire les bouffées de chaleur et les suées nocturnes. Dans certains cas, des antidépresseurs faiblement dosés sont préconisés pour lutter contre les insomnies et la dépression. L’apnée du sommeil peut être prise en charge indépendamment ou par le biais de traitements combinés contre les bouffées de chaleur et la dépression. Il existe également différents types de traitements naturels pour favoriser un bon sommeil. Les méthodes de relaxation et techniques de gestion du stress ainsi qu’un exercice physique adapté durant la journée peuvent aider la personne à se détendre, faciliter l’endormissement et éviter les réveils nocturnes.
Selon les recommandations européennes, des séances de luminothérapie sont également recommandées pour régler les rythmes circadiens.
Ajouter un commentaire