La sexualité des seniors est souvent victime de tabous. Pourtant, selon l’avis des spécialistes et les témoignages des intéressés, elle reste possible et s’améliore même parfois avec l’âge. S’il existe certains défis à une sexualité épanouie chez les seniors comme la maladie, certains dysfonctionnements ou les transformations physiologiques liées à l’âge, dans bien des cas, il est possible de les surmonter et de continuer à profiter des bienfaits qu’elle apporte à notre santé physique et psychique, même à un âge avancé.
Ils sont de plus en plus nombreux à le clamer haut et fort : on ne renonce pas à la sexualité parce qu’on est vieux. On peut certes rencontrer certaines difficultés ou avoir besoin de remanier les liens et de trouver de nouvelles alternatives, mais il serait faux de penser que la sexualité reste l’apanage des plus jeunes.
Chez les seniors, une sexualité différente mais active
Il est peut-être révolu le temps où l’on associait âge et absence de sexualité. Si l’on pense encore que le désir sexuel et la libido disparaissent avec l’âge, les seniors eux-mêmes sont les premiers à affirmer le contraire. Selon plusieurs sondages et notamment une grande enquête réalisée il y a quelques années par We-Vibe, les plus de 55 ans ayant participé affirment avoir une libido de 6 sur 10, ce qui correspond aux résultats obtenus également dans les autres tranches d’âge. Les témoignages recueillis montrent également une réalité qui tord le cou aux préjugés. Les seniors font encore l’amour et affirment même profiter davantage des relations sexuelles que dans leurs jeunes années. Selon les professionnels, cette amélioration pourrait s’expliquer par plusieurs facteurs. Moins axée sur la performance, la sexualité des seniors est souvent plus mûre, plus réfléchie et davantage tournée vers les attentes de chacun. La sensualité y est souvent plus présente, avec une participation plus grande de la femme. On a constaté que la communication s’améliore aussi souvent avec l’âge. Les partenaires sont plus capables d’exprimer leurs désirs et de savoir comment y parvenir. Ils prennent le temps d’écouter leur corps et ils en ont une meilleure connaissance.
Les défis à relever pour une sexualité épanouie chez les seniors
Les bienfaits de la sexualité et de l’acte sexuel sur la santé physique et morale ne sont plus à démontrer. Estime de soi, ralentissement du vieillissement, activité physique positive en sont quelques exemples et ne disparaissent pas avec l’âge, au contraire. Cependant, les changements physiologiques, la maladie et parfois même la perte d’autonomie exigent de s’adapter pour continuer de vivre une sexualité épanouie. Si la baisse de désir n’est pas une fatalité liée à l’âge, il peut tout de même exister certains facteurs et causes médicales qui peuvent agir sur la libido.
Une prise de médicaments comme des antidépresseurs ou des antihypertenseurs pour prévenir l’hypertension artérielle peuvent notamment impacter la libido, tout comme la ménopause et les changements hormonaux. L’évolution du corps peut également altérer l’image de soi, la confiance en soi et donner l’impression d’être moins désirable, surtout chez la femme.
Le stress et l’anxiété jouent aussi un rôle sur le désir tout comme sur la performance sexuelle. Il est important de parler ouvertement à son médecin des difficultés rencontrées pour essayer au préalable de trouver une solution aux facteurs médicaux. Une communication saine et ouverte entre les partenaires aide à résoudre de nombreux problèmes, à trouver des alternatives et à adapter la relation sexuelle à la situation. Dans le cas de certaines maladies neurodégénératives comme Parkinson et Alzheimer, les défis à relever sont souvent plus compliqués et il faudra faire face à différents troubles de la sexualité causés par la maladie ou par la prise de médicaments. Cependant, dans de nombreux cas, des solutions existent pour préserver la sexualité le plus longtemps possible.Il peut s’agir, chez les Parkinsoniens, de troubles de l’érection ou de l’éjaculation chez les hommes et de sécheresse vaginale, de douleurs lors des rapports ou de fuites urinaires, chez les femmes. On peut souvent remédier à ces problèmes physiques en consultant et en évoquant spécifiquement le sujet de la sexualité avec le professionnel. Par ailleurs, la maladie et les troubles physiques peuvent engendrer un manque de confiance en soi et une image peu valorisante de son corps et de ses capacités. Préserver une bonne communication et une relation de confiance avec son ou sa partenaire sont importants pour faire face à ces difficultés.
A un stade avancé de la maladie ou lors d’une perte d’autonomie graduelle importante, les relations physiques peuvent devenir de plus en plus compliquées, voire impossibles. Dans tous les cas, le témoignage d’affection et la tendresse peuvent permettre de recréer une nouvelle forme de contact physique et de relation privilégiée.
Comment préserver sa sexualité et sa vie de couple malgré la maladie et la perte d’autonomie ?
Lorsque l’on éprouve des difficultés à assumer un corps qui change, parfois douloureux, et dont on peut avoir honte, il est difficile de préserver une sexualité épanouie. Au-delà des nombreux traitements médicamenteux et naturels qui existent pour pallier les défaillances ou gênes physiques, il est important d’apprendre à assumer son “nouveau corps”, à abandonner les barrières et les tabous pour laisser la place à de nouvelles initiatives, en réapprenant même la sexualité, en choisissant des moments différents de la journée durant lesquels on est plus en forme, en se servant de gadgets sexuels ou même en pratiquant certains exercices et jeux de rôles pour laisser la sexualité s’exprimer différemment en fonction de la situation et des contraintes liées à l’état de santé. Mais, les professionnels s’accordent à dire que lorsque les relations sont encore possibles, il est important de ne pas renoncer et de faire tous les efforts nécessaires pour remanier les liens et trouver de nouvelles possibilités.
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