La DMLA (dégénérescence maculaire liée à l’âge) est une maladie de l’œil qui touche un grand nombre de seniors et peut avoir des conséquences graves sur la vision. Dans certains cas, grâce à une prise en charge adaptée et à un diagnostic précoce, il est possible de stopper la maladie. Qu’est-ce que la DMLA? Quelles sont les causes et facteurs de risque ?
Qu’est-ce que la DMLA?
La dégénérescence maculaire liée à l’âge est une affection de la rétine dont la prévalence évolue fortement avec l’âge, à partir de 50 ans mais surtout après 75 ans. Elle est la première cause de handicap visuel chez les personnes de plus de 50 ans. Elle atteint plus particulièrement la macula, la zone centrale de la rétine, responsable de la vision diurne. La DMLA se développe généralement en deux phases. La première, lente et généralement asymptomatique, peut être stable tout au long de la vie ou évoluer vers l’une des deux formes dégénératives tardives, atrophique ou humide, qui conduisent à une dégradation irréversible de la macula et à une perte de la vision centrale sur un oeil ou les deux. Dans environ la moitié des cas, la DMLA évolue vers une forme plus grave.
Quels sont les symptômes de la DMLA ?
Les symptômes de la DMLA évoluent selon les différents stades de la maladie. Un dépistage régulier à partir de 50 ans, sous la forme d’un simple fond d’œil, permet de déceler la DMLA lors de sa phase latente, même en l’absence de symptômes ou lors de symptômes discrets. Cet examen permet en effet de repérer les dépôts blanchâtres à l’intérieur et autour de la macula, caractéristiques de la maladie et déjà présents à un stade précoce.
Les symptômes plus ou moins prononcés de la DMLA sont les suivants :
- Une baisse d’acuité visuelle
- Des difficultés durant la lecture qui se traduisent par un besoin de davantage de lumière
- Une légère déformations de certains objets et particulièrement des lignes que l’on voit déformées ou gondolées
- Des tâches noires dans le champ de vision centrale lorsque le stade est déjà avancé
- Une vision déformée
Certains de ces symptômes peuvent être vérifiés grâce au test de la grille d’Amsler. En tenant la grille face à soi, au niveau de l’oeil, et en fixant le point de lecture en son centre, il est possible de vérifier si l’on voit des lignes déformées ou interrompues et parfois des zones floues et aveugles, ce qui laisse sous-entendre la présence d’une DMLA. Dans ce cas, il est urgent de consulter un médecin.
Quels sont les causes et les facteurs de risque de la DMLA?
La dégénérescence maculaire n’a pas une origine unique mais provient d’un ensemble de facteurs de risque qui peuvent également jouer un rôle dans l’aggravation de la forme asymptomatique vers une forme atrophique ou humide.
- L’âge représente le principal facteur de risque. En effet, pour les personnes de 50 à 55 ans, la fréquence est de 1%. Celle-ci passe à 10% pour les 65-75 ans et à 25-30% dès 75 ans.
- Le facteur génétique. En effet, les risques de souffrir d’une DMLA sont multipliés par quatre lorsqu’un parent ou un membre de la fratrie en est atteint.
- Le tabagisme fait également augmenter l’incidence de la maladie. Les facteurs de risque sont de 3 à 6 fois supérieurs pour les fumeurs.
- L’obésité pourrait également faire augmenter les facteurs de risque.
- Une exposition excessive à la lumière bleue des écrans pourrait, selon certaines opinions, représenter un risque.
Par ailleurs, une certaine alimentation et, plus largement une bonne hygiène de vie, pourrait également jouer un rôle pour prévenir la survenue et l’aggravation de la DMLA. Il est recommandé de privilégier les aliments riches en acides gras polyinsaturés comme les omégas 3 contenus par exemple dans les poissons gras, les antioxydants et certains minéraux comme le zinc et le sélénium. L’activité physique joue également un rôle protecteur.
Quelles sont les conséquences et les traitements de la DMLA ?
L’évolution de la maladie et les traitements possibles dépendent du type de DMLA et de la prise en charge. Comme nous l’avons mentionné, la phase précoce peut être diagnostiquée sans pour autant dégénérer un jour vers l’une des deux formes dégénératives tardives. La personne pourra vivre toute sa vie sans aucun symptôme. Cependant, si elle évolue vers une forme atrophique ou humide, les conséquences sur la vision peuvent être irréversibles et conduire à une perte de la vision centrale de l’un ou des deux yeux. La vision périphérique n’est pas altérée par la DMLA. Il n’existe à ce jour pas de traitement pour la forme atrophique de la maladie qui crée des trous de taille croissante dans la macula. Cette forme évolue lentement et il peut s’écouler entre cinq et dix ans jusqu’à la perte de la vision centrale.
En revanche, la forme humide est caractérisée par l’apparition d’hémorragies rétiniennes et peut s’aggraver en quelques jours si elle n’est pas traitée. Certains médicaments administrés sous la forme d’injections directement dans l’œil (inhibiteurs de VEGF) permettent de stopper la progression d’une forme humide de la maladie, pour autant que celle-ci n’évolue pas vers une forme atrophique, malgré les traitements.
L’une des pistes de traitements étudiée par la recherche pour la forme humide est la thérapie génique. Pour la forme atrophique, la thérapie cellulaire est en cours d’étude, pour tenter d’implanter notamment des cellules souches dans la rétine.
Un diagnostic précoce et une bonne hygiène de vie permettent de diminuer les facteurs de risque et de prendre en charge la maladie dans sa phase précoce.
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