L’apnée du sommeil peut parfois passer inaperçue parce qu’elle se produit durant le sommeil et que les symptômes ne sont pas univoques. Si l’on estime à près de 3 millions le nombre de français qui souffrent d’apnée du sommeil, dans 80% des cas, elle ne serait pas diagnostiquée. Pourtant, les troubles du sommeil font partie des facteurs de risque de nombreuses pathologies. Comment reconnaître l’apnée du sommeil ? Quelles sont les causes et les traitements possibles?
Qu’est-ce que l’apnée du sommeil ?
L’apnée du sommeil est un trouble du sommeil qui se caractérise par des interruptions temporaires de la respiration, les apnées, ou par une diminution du débit respiratoire, les hypopnées, qui se produisent pendant le sommeil. Ces troubles de la respiration peuvent durer de quelques secondes à plusieurs minutes et se produisent de manière plus ou moins fréquente, parfois plusieurs fois par heure. L’apnée du sommeil n’est pas une pathologie mais un syndrome qui peut cependant avoir des conséquences plus ou moins prononcées sur la santé et la qualité de vie de la personne. Ces dysfonctionnements de la respiration entraînent une baisse d’oxygénation du sang et nécessitent une augmentation de l’activité cardiaque. Par ailleurs, les apnées provoquent des réveils brefs et répétés, desquels la personne n’a souvent pas conscience. Somnolence diurne, manque de concentration et autres symptômes de l’apnée du sommeil comportent des dangers et impactent le quotidien de la personne.
Comment identifier un syndrome d’apnée du sommeil?
Certains symptômes peuvent nous alerter. Cependant, pour diagnostiquer le syndrome d’apnées-hypopnées obstructives du sommeil (SAHOS), il existe des examens particuliers.
Les symptômes principaux de l’apnée du sommeil sont les suivants :
- Une somnolence durant la journée
- Des maux de tête au réveil
- Un sommeil agité avec des réveils fréquents
- Des sueurs nocturnes
- Des ronflements prononcés et gênants pour l’entourage
- Un besoin fréquent d’uriner la nuit
- Un comportement agressif ou irritable
Les symptômes sont plus ou moins prononcées si l’apnée du sommeil est légère, modérée ou sévère. On parle d’apnée du sommeil légère lorsque le nombre d’apnées ou d’hypopnées se situe entre 5 et 15 par heure de sommeil. L’apnée est dite modérée entre 16 à 30 apnées ou hypopnées de l’heure et sévère avec une fréquence au-delà de 30.
Selon le degré du syndrome, plusieurs symptômes peuvent s’avérer particulièrement handicapants, comme la fatigue qui altère considérablement la qualité de vie et entrave certaines capacités, comme la conduite, par exemple.
Cependant, il est difficile de savoir si l’on souffre véritablement d’un syndrome d’apnée du sommeil ou s’il s’agit de ronflements qui peuvent également causer des réveils nocturnes et entraîner une sensation de fatigue durant la journée. Les ronflements représentent effectivement l’un des symptômes possibles de l’apnée du sommeil mais pas forcément. De même, certaines personnes peuvent souffrir d’apnées du sommeil sans pour autant avoir de ronflements. Si l’on constate plusieurs des symptômes énoncés ci-dessus, il est recommandé de consulter. C’est souvent l’entourage qui remarque les premiers signes d’apnée du sommeil chez un proche et surtout le conjoint qui assiste aux troubles du sommeil durant la nuit.
Quelles sont les causes et les conséquences de l’apnée du sommeil?
Il existe deux causes principales responsables de l’apnée du sommeil. La plus rare se caractérise par un « oubli » de respirer, suite à une défaillance du système nerveux central et nécessite une prise en charge neurologique. L’origine la plus répandue est l’obstruction totale ou partielle des voies aériennes qui donne lieu à des apnées nocturnes répétées, d’une durée de 10 secondes ou plus chacune. Dans ce cas, un obstacle physique gêne le passage de l’air. Cela peut être dû à un nez bouché, à la partie molle du palais, à la langue, aux amygdales, à la présence de tissu adipeux en cas d’obésité ou à d’autres raisons morphologiques comme la trop petite taille des maxillaires et des mandibules, un relâchement des muscles du pharynx ou une mauvaise coordination de ces muscles, un phénomène particulièrement marqué après la consommation d’alcool ou de somnifères .
Le syndrome d’apnée du sommeil est plus fréquent chez les seniors. 30% des personnes âgées de plus de 65 ans seraient touchées par un syndrome d’apnée du sommeil. Les hommes ont également deux fois plus de risques de développer une apnée du sommeil que les femmes.
D’autres facteurs favorisent l’apnée du sommeil :
- L’excès de poids
- La consommation d’alcool ou de somnifères avant le coucher
- Le tabagisme
- L’asthme
- Une obstruction nasale due à un rhume ou à une rhinite allergique
Par ailleurs, avec l’âge, un syndrome d’apnée du sommeil non traité augmente les risques de pathologies cardiaques vasculaires et d’AVC. Il a également une incidence sur l’hypertension artérielle et le diabète, ainsi que sur le cerveau. Les symptômes sont souvent très gênants et perturbent le quotidien et la qualité de vie de l’intéressé et de l’entourage.
Comment est diagnostiquée l’apnée du sommeil?
La plupart du temps, les patients viennent consulter pour les désagréments causés par les symptômes ou pour d’autres pathologies induites par une apnée du sommeil non traitée comme de l’hypertension artérielle, du diabète, des arythmies cardiaques ou suite à un AVC, mais sans que celle-ci n’ait été diagnostiquée. Le spécialiste sera alors en mesure déceler un syndrome d’apnée du sommeil, grâce à une série de questions posées au patient et à deux examens principaux, un examen du sommeil et une polysomnographie, afin d’enregistrer l’activité cérébrale et de déceler les éventuelles anomalies respiratoires. Ces examens sont pratiqués dans un centre spécialisé dans l’étude du sommeil.
Quels sont les traitements de l’apnée du sommeil ?
Le traitement adéquat est évalué au cas par cas selon la sévérité du syndrome et des symptômes, ainsi que leurs causes. Lors d’un excès de poids, on préconisera un changement des habitudes alimentaires. Il est également recommandé d’éviter l’alcool, certains médicaments hypnotiques de la famille des benzodiazépines et tout ce qui peut provoquer une fatigue excessive. Le traitement principal de l’apnée du sommeil est la ventilation nocturne en pression positive continue (PPC). La ventilation en pression positive continue (PPC) est le premier traitement préconisé par la Haute Autorité de Santé (HAS). Il s’agit d’un dispositif de ventilation forcée permettant de maintenir les voies respiratoires ouvertes, à l’aide d’un masque posé sur le nez. En effet, le syndrome provoquant une fermeture involontaire des voies respiratoires, et donc les fameuses apnées, la PPC permet de la corriger par une pression d’air en continu qui maintient le tuyau respiratoire ouvert. Lorsqu’un syndrome d’apnée du sommeil a été confirmé par les examens, seuls un pneumologue, un cardiologue ou un généraliste spécialiste de l’apnée du sommeil sont habilités à prescrire la PPC. Ce traitement est non invasif et parfaitement toléré. Il est toutefois nécessaire de s’habituer à la présence du dispositif durant la nuit.
On obtient de très bons résultats avec la PPC et les effets sont souvent assez rapides, au bout de quelques nuits déjà. Il est important de préciser également que la PPC est entièrement prise en charge par la sécurité sociale.
Lorsque l’on souffre de troubles du sommeil qui peuvent s’apparenter à un syndrome de l’apnée du sommeil, il est important de ne pas négliger ces symptômes et de consulter un professionnel, afin d’entamer une prise en charge adéquate et d’éviter les problèmes de santé à long terme.
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