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Aidants : gare au surmenage !

Droit au répit pour les aidants


Droit au répit pour les aidants

Les aidants familiaux sont particulièrement exposés à une surcharge de fatigue physique ou émotionnelle. Assister une personne âgée dans les gestes du quotidien n’est en effet pas de tout repos. Ceci est encore plus vrai lorsque l’aidant se trouve être le conjoint, ou bien lorsque le senior dont il est question souffre de la maladie d’Alzheimer : dans ce cas, à l’épuisement du corps s’ajoute bien souvent un stress psychologique.

Le problème récurrent dans ce type de situation est que l’aidant ne se décide souvent à admettre son état que lorsqu’il est arrivé à une situation de détresse extrême. Par culpabilité ou du fait de la pression familiale, il prend sur lui et continue d’assumer son rôle, en dépit des signaux d’alarme que son organisme lui envoie, quitte à négliger ses propres besoins et à prendre des risques inconsidérés pour sa santé. Le Journal des Associations médicales américaines rapporte ainsi qu’une personne âgée de plus de 65 ans qui prend en charge les  soins de son conjoint et qui vit des expériences angoissantes, présente 63% de risques de décéder prématurément, par rapport aux personnes dans la même tranche d’âge qui n’assument pas de charge similaire.

Voici les signes de surcharge physique ou émotionnelle qui doivent alerter l’aidant :

  • Ignorer vos propres problèmes de santé
  • Manquer ou reporter vos propres rendez-vous médicaux
  • Négliger de manger équilibré par manque de temps
  • Faire une surconsommation de tabac ou d’alcool pour pallier au stress
  • Perdre le sommeil
  • Négliger ses relations sociales par manque de temps
  • Devenir violent ou agressif envers son entourage
  • Se sentir triste ou déprimé
  • Perte d’énergie
  • Perte d’intérêt pour les choses que vous aimiez faire auparavant
  • Éprouver de la rancœur envers la personne dont vous vous occupez
  • Penser que les gens vous en demandent trop
  • Vous sentir jugé ou critiqué par les autres membres de la famille 

La nécessité de souffler  

Dans ce contexte, il est primordial que l’aidant s’accorde un temps pour souffler, partir en vacances ou se consacrer à ses projets. C’est ce que l’on appelle le droit au répit, un droit défini par la loi de 2015 relative à l’adaptation de la société au vieillissement.

Plusieurs solutions s’offrent à l’aidant afin de lui permettre de prendre du repos :

  • L’accueil de jour : Ce dispositif est particulièrement adapté pour les personnes souffrant de la maladie d’Alzheimer. Celles-ci peuvent aussi être accueillies dans le cadre d’un dispositif spécifique appelé « Halte répit Alzheimer » proposé par les Centres locaux d’information et de coordination gérontologique (Clic), la Croix-Rouge ou encore l’Association France Alzheimer, et dont la vocation est de soutenir les aidants.   
  • L’accueil de nuit : En cas de besoin, les personnes âgées peuvent rejoindre l’accueil de nuit afin de permettre à leurs aidants de profiter de nuits de sommeil ininterrompues.
  •   L’accueil en court séjour : Il existe des structures d’accueil temporaires susceptibles de prendre en charge la personne âgée sur des périodes allant de quelques semaines à 3 mois.
  • Aide temporaire à domicile : Il existe également des solutions d’aide à domicile dans le cas où l’aidant ne souhaite pas que la personne qu’il assiste quitte la maison.   
  • Séjours vacances proposés par les CCAS : Partir en vacances est une autre possibilité qui s’offre aux aidants. Les CCAS leur proposent des séjours dans des gîtes, des maisons familiales, des villages vacances ou bien dans des hôtels accueillant également les personnes dont ils ont la charge. Cette solution, particulièrement indiquée pour les couples qui ne souhaitent pas être séparés, permet également à l’aidant de recevoir des conseils et un accompagnement de la part de professionnels.

Les solutions d’hébergement destinées à permettre à l’aidant de souffler ne manquent pas. Celui-ci doit donc mettre sa culpabilité de côté, et ne doit pas hésiter à y avoir recours lorsqu’il en ressent le besoin. Il doit garder en tête que s’il est en forme et qu’il se sent bien à la fois physiquement et moralement, il sera à même d’aider encore plus efficacement la personne dont il a la charge.      

Johanna Nguyen

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