Recherche Alzheimer : les progrès de la piste inflammatoire
Si la recherche contre la maladie d’Alzheimer avance à grands pas, elle doit faire face à plusieurs défis.L’aspect multifactorielle de cette pathologie implique des travaux de recherche qui doivent tenir compte de plusieurs aspects. Les impacts de la génétique sur le processus inflammatoire impliqué dans la maladie en font notamment partie. Une récente étude américaine apporte une grande avancée concernant de nouvelles approches thérapeutiques.
Comme nous le savons, la maladie d’Alzheimer est imputée à la production anormale et au dysfonctionnement des protéines Tau et bêta-amyloïde, responsables des agrégats toxiques qui détruisent les cellules du cerveau. Pour cibler de nouveaux traitements thérapeutiques efficaces et tenter d’agir le plus tôt possible, la recherche se concentre notamment sur l’explication de processus associés à la destruction des neurones. Les mécanismes inflammatoires associés à la maladie d’Alzheimer offrent un champ d’investigation essentiel à la lutte contre cette pathologie.
Les enjeux de la recherche contre la maladie d’Alzheimer
Cela ne fait plus aucun doute aujourd’hui pour les scientifiques, les lésions cérébrales de la maladie d’Alzheimer sont déjà présentes durant la “phase silencieuse” de la maladie, qui peut durer entre 15 et 20 ans avant que les premiers symptômes n’apparaissent. Par ailleurs, c’est durant cette phase ou au tout début du déclin cognitif que les traitements pourraient être le plus efficaces, comme nous l’a déjà montré le Lequembi, l’un des premiers médicaments basé sur l’immunothérapie à avoir été autorisé sur le marché aux Etats-Unis pour le traitement de la maladie d’Alzheimer. L’un des enjeux principaux de la recherche est donc de pouvoir diagnostiquer la maladie durant ce stade précoce.
Des traitements ciblés contre l’inflammation pour soigner l’Alzheimer
Les résultats de cette nouvelle étude publiés dans la célèbre revue scientifique Nature Communications apportent des précisions concernant les mécanismes inflammatoires impliqués dans la maladie d’Alzheimer ainsi que le facteur génétique. En effet, les chercheurs se sont penchés en particulier sur le rôle des microglies, des cellules présentes dans le système nerveux, jouant un rôle essentiel dans la communication et la santé neuronales.
En cas de maladie d’Alzheimer, les microglies se mettent à dysfonctionner et, au lieu de nettoyer les agrégats toxiques, elles génèrent des molécules inflammatoires qui perturbent les échanges entre les neurones et participent à l’évolution de la maladie d’Alzheimer. L’étude a permis d’améliorer nos connaissances concernant ce processus inflammatoire en observant son lien avec une anomalie génétique identifiée comme facteur de risque de la maladie d’Alzheimer. “Il sera important d’interroger les liens entre les facteurs de risque génétiques de la maladie d’Alzheimer et les cascades inflammatoires pour identifier de nouvelles stratégies thérapeutiques contre la maladie d’Alzheimer”, est-il expliqué dans l’introduction de l’étude.
En effet, cette découverte permet notamment de cibler les traitements thérapeutiques et d’ouvrir une nouvelle voie vers des essais thérapeutiques concentrés sur les processus inflammatoires, dans la lutte contre la maladie d’Alzheimer, mais également pour d’autres maladies neurodégénératives comme Parkinson.
Les résultats de cette étude et les mécanismes qu’elle permet de mieux expliquer nous rapprochent encore davantage d’une solution thérapeutique efficace pour la maladie d’Alzheimer. Selon les scientifiques, une réponse adaptée à la lutte contre Alzheimer devrait combiner plusieurs approches et notamment la piste inflammatoire, génétique et immunitaire pour tenir compte de l’aspect complexe et multifactorielle de la maladie d’Alzheimer.
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