Alzheimer est une maladie neurodégénérative qui évolue avec le temps. Même s’il n’est pas encore possible de stopper ou d’inverser le processus de dégénérescence, on peut en retarder les effets et préserver les capacités cognitives le plus longtemps possible afin de ralentir le déclin. Les thérapies médicamenteuses mais également non médicamenteuses jouent un rôle essentiel pour stimuler la mémoire des personnes Alzheimer.
Si la maladie d’Alzheimer ne se soigne pas à proprement parler, il serait faux de penser qu’il n’y a rien à faire pour agir contre sa progression. Les professionnels reconnaissent de plus en plus l’impact important de l’environnement, du mode de vie et de la prise en charge de la maladie sur l’évolution du déclin cognitif et des capacités du malade. Grâce à des activités et à des méthodes ciblées, on peut gagner un temps précieux durant lequel le malade se maintient au même stade et conserve ses acquis le plus longtemps possible.
Les médicaments, une base essentielle pour ralentir le déclin cognitif
Si, à l’heure actuelle, les médicaments proposés dans le cadre de la thérapie de la maladie d’Alzheimer n’agissent pas sur le processus de dégénérescence neuronal, ils ont une action considérable sur les symptômes et sur le déclin cognitif. Ils aident à préserver le plus longtemps possible les capacités cognitives et la mémoire des malades. Certaines personnes réagissent mieux que d’autres aux médicaments et ceux-ci peuvent parfois être plus efficaces dans certains cas, surtout s’ils sont pris durant les phases précoces de la maladie. Les médicaments actuellement sur le marché dans la prise en charge des patients Alzheimer sont le Donépézil, la Rivastigmine, la Galantamine et la Mémantine. Dans la plupart des cas, les thérapies combinent les effets de deux ou plusieurs de ces médicaments.
Jeux, ateliers et activités ciblées pour stimuler la mémoire des personnes Alzheimer
Il est essentiel de stimuler régulièrement la mémoire des personnes atteintes d’Alzheimer, quel que soit le stade de la maladie, pour tenter de préserver le plus longtemps possible les acquis. Lors d’une interview accordée par France Alzheimer Meurthe et Moselle, Virginie Lahaxe, secrétaire de l’Association, témoigne du fait que les personnes qui participent aux ateliers prennent plaisir à se retrouver de semaine en semaine et se souviennent parfois de certains détails alors qu’ils ont pu oublier d’autres éléments importants de leur quotidien. Elle insiste notamment sur le fait que le fait de multiplier les activités ludiques, sportives et thérapeutiques permet de ralentir les symptômes de la maladie.
Il existe un vaste panel d’activités, de jeux et d’ateliers conçus spécifiquement pour stimuler la mémoire et les capacités cognitives des malades d’Alzheimer. Ils sont élaborés par des professionnels formés à la maladie, selon des méthodes adaptées comme la méthode Montessori.
En Ehpad, au sein par exemple des unités de vie protégées (UVP) réservées aux résidents Alzheimer ou au sein des Pôles d’Activités et de soins adaptés (PASA) qui proposent une prise en charge à la journée, les activités dispensées généralement par des assistantes de soins en gérontologie sont particulièrement étudiées et choisies pour stimuler les capacités et la mémoire des résidents Alzheimer par différents biais selon le stade de la maladie. Il peut s’agir d’art-thérapie, d’ateliers réminiscence et de jeux, mais également de médiation animale et de stimulation sensorielle. Les exercices souvent proposés aux personnes Alzheimer sont axés à la fois sur une participation physique et mentale, visant à préserver et à stimuler les capacités d’écoute, d’attention, de compréhension, de reconnaissance et de mémoire. Ces activités peuvent inclure des conversations simples ainsi que des exercices visant à stimuler la mémoire visuelle, tels que des jeux de reconnaissance, de comparaison de dessins ou d’analyse de photographies. Lors des ateliers réminiscence, par exemple, les personnes sont amenées à échanger et à partager sur des thèmes évocateurs comme « l’enfance et la maison familiale », « les années d’école », « les voisins » ou encore « la guerre ».
Musique, peinture, dessin, la magie de l’art-thérapie et des sens pour faire ressurgir les souvenirs
L’art figure désormais au coeur des thérapies non médicamenteuses de la maladie d’Alzheimer. Vecteurs d’expression, de communication non verbale et d’émotions, toutes les formes d’art font souvent ressurgir des souvenirs du passé. On se souvient de cette fameuse vidéo devenue virale sur les réseaux sociaux montrant une ancienne ballerine professionnelle, Marta C. González, lourdement atteinte de la maladie d’Alzheimer et capable de mimer les gestes exacts de son ancien spectacle, auquel elle avait participé 50 ans auparavant. Les professionnels en Ehpad témoignent fréquemment de l’effet bénéfique des ateliers de peinture auxquels participent des résidents Alzheimer dont les symptômes s’atténuent lorsqu’ils peignent. Toutes les formes d’art représentent un excellent moyen de stimuler la mémoire, les capacités cognitives et la motricité fine. On recommande d’ailleurs aux proches d’une personne atteinte d’Alzheimer de l’aider à participer à des activités artistiques qu’elle avait l’habitude de pratiquer auparavant comme le chant, un instrument de musique en particulier, la peinture ou toute autre activité qui lui est familière.
Si la madeleine de Proust nous a tous convaincus un jour ou l’autre, le phénomène se produit également pour les personnes Alzheimer. Les espaces Snoezelen en Ehpad basés sur la stimulation sensorielle de tous les sens font souvent ressurgir émotions et souvenirs lointains chez les résidents. En effet, la maladie d’Alzheimer provoque des difficultés à emmagasiner de nouvelles informations mais également à trouver les informations stockées. Or, ces informations n’ont pas forcément disparu mais le chemin d’accès pour les retrouver est plus compliqué. La stimulation sensorielle et plus particulièrement l’odorat et l’ouïe peuvent représenter l’un des moyens permettant de stimuler la mémoire et de retrouver des souvenirs enfouis.
Les liens sociaux pour stimuler la mémoire et ralentir les effets d’Alzheimer
Si les animations en Ehpad incluent souvent des sorties culturelles, des relations intergénérationnelles et des activités ludiques en accord avec les différentes communes, ce n’est pas un hasard. Nombre de professionnels louent les vertus des échanges et des liens sociaux pour atténuer les effets d’Alzheimer, préserver la mémoire et stimuler les capacités cognitives. En effet, les relations sociales font travailler une zone spécifique du cerveau qui est moins sollicitée autrement. Par ailleurs, la préservation des liens sociaux fait également partie de la prévention et la diminution des risques de développer la maladie d’Alzheimer. Au-delà des nombreuses conséquences que peuvent avoir la solitude et l’isolement sur les personnes âgées, ces deux fléaux peuvent également créer un terrain propice à la maladie d’Alzheimer ou accentuer ses effets.
Luminothérapie et oxygénothérapie pour stimuler la mémoire et atténuer les symptômes d’Alzheimer
Parmi les méthodes naturelles innovantes pour stimuler la mémoire et atténuer les symptômes d’Alzheimer, la luminothérapie et l’oxygénothérapie ont déjà fait leurs preuves. L’oxygénothérapie permet en effet d’améliorer l’oxygénation des cellules mais également d’agir sur plusieurs processus pathologiques mis en cause dans la maladie d’Alzheimer. La luminothérapie permettrait quant à elle de diminuer la charge de la protéine amyloïde-β du cerveau, l’une des caractéristiques essentielles d’Alzheimer, et d’agir ainsi favorablement sur la mémoire et la cognition.
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