La dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA) est une maladie chronique qui affecte la partie centrale de la rétine, la macula, responsable de la vision fine et des détails. La DMLA est l’une des principales causes de perte de vision chez les personnes de plus de 50 ans dans les pays développés. Une découverte récente pourrait permettre de retarder son apparition grâce à un médicament prescrit aux personnes atteintes de Parkinson.
La DMLA est une maladie de l’œil qui touche un grand nombre de seniors. Les risques augmentent fortement avec l’âge. On estime qu’une personne sur 3 après 75 ans et 1 personne sur 2 à partir de 80 ans seraient concernées par une forme plus ou moins sévère de la DMLA.
La DMLA ne conduit généralement pas à la cécité totale car elle n’affecte pas la vision périphérique, mais elle peut gravement altérer la qualité de vie et l’autonomie des personnes âgées en rendant difficiles des tâches telles que la lecture, la conduite ou la reconnaissance des visages. Elle est la principale cause de malvoyance chez les personnes âgées.
Une étude publiée dans la revue scientifique « The Journal of Clinical Investigation » menée par des chercheurs de l’Inserm, du CNRS et de Sorbonne Université à l’Institut de la vision en collaboration avec le CHU de Lyon, l’université de Bourgogne et l’Institut du cerveau à Paris a révélé une action positive de la L-dopa, précurseur de la dopamine, pour retarder la DMLA dans certains cas. Cette découverte pourrait ouvrir la voie à une meilleure prise en charge des patients susceptibles de développer la forme néovasculaire de la DMLA.
Quels sont les deux formes de DMLA ?
Il existe deux types de DMLA , la forme sèche (atrophique) et la forme humide (exsudative) ou néovasculaire.
La forme sèche de la DMLA est la plus courante. Elle représente environ 85 à 90 % des cas.
Elle se caractérise par une dégénérescence progressive des cellules de la macula, la zone centrale de la rétine.
Elle évolue lentement, entraînant une perte graduelle de la vision centrale.
Il n’existe pas de traitement curatif pour la forme sèche de la DMLA, mais des changements de mode de vie et une surveillance médicale peuvent aider à ralentir sa progression.
La forme néovasculaire de la DMLA, également appelée DMLA humide ou exsudative, est la forme la plus sévère de la dégénérescence maculaire liée à l’âge. Elle se caractérise par la croissance anormale de nouveaux vaisseaux sanguins sous la macula. Ces vaisseaux se développent sous la rétine et sont fragiles. Ils laissent échapper du liquide ou du sang dans la macula, ce qui endommage les cellules rétiniennes et perturbe la vision. Contrairement à la DMLA sèche, qui évolue lentement, la DMLA humide provoque une perte soudaine et rapide de la vision centrale, souvent en l’espace de quelques semaines ou mois.
Quels sont les traitements de la DMLA néovasculaire ?
Le traitement le plus courant de la DMLA néovasculaire consiste en injections intravitréennes d’anti-VEGF (facteur de croissance de l’endothélium vasculaire). Ces médicaments comme le ranibizumab ou le bevacizumab bloquent la formation des nouveaux vaisseaux sanguins anormaux et réduisent les fuites de liquide et de sang dans la macula. Ce traitement aide à stabiliser, voire à améliorer la vision. Dans certains cas, un traitement par laser peut être utilisé pour détruire les vaisseaux sanguins anormaux. En outre, les personnes atteintes de DMLA néovasculaire doivent être régulièrement surveillées pour détecter toute progression de la maladie.
La DMLA humide ou néovasculaire nécessite une prise en charge rapide pour limiter les dommages permanents à la vision, car elle peut entraîner une perte importante de la vision centrale si elle n’est pas traitée à temps.
La L-dopa retarde la forme néovasculaire de la DMLA
La L-dopa est le médicament le plus utilisé à l’heure actuelle dans le traitement de la maladie de Parkinson. La L-dopa vise en effet la compensation de l’apport en dopamine dont la production naturelle diminue chez les personnes atteintes de Parkinson à cause de la destruction de certains neurones dopaminergiques dans le cerveau.
On a ainsi pu remarquer que les patients atteints de Parkinson qui prennent la L-dopa développent la forme néovasculaire de la DMLA plus tardivement que les autres.
L’étude a permis de confirmer que la L-dopa est capable de retarder l’apparition de la DMLA en stoppant la formation de nouveaux vaisseaux sanguins dans l’œil, un facteur aggravant de la forme néovasculaire de la DMLA. Selon les résultats obtenus à partir des informations recueillies auprès d’un large échantillon de patients atteints de la maladie de Parkinson, ceux qui prenaient la L-dopa développaient la DMLA plus tardivement, à 83 ans, au lieu de 79 ans chez ceux qui ne prenaient pas ce traitement.
Cette découverte représente une avancée significative dans la prise en charge des personnes atteintes de la forme néovasculaire de la DMLA. Si les résultats de cette étude sont confirmés, cela permettrait de proposer une nouvelle voie thérapeutique et une alternative aux injections dans l’oeil qui restent le moyen principal d’empêcher la maladie d’évoluer rapidement et d’aggraver les troubles de la vision.
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