Des Ehpad du Rhône se spécialisent dans la maladie de Parkinson

La maladie de Parkinson est la deuxième maladie neurodégénérative la plus courante après Alzheimer. Chaque année, en France, ce sont 25 000 personnes qui sont diagnostiquées avec la maladie. Si de nombreux malades sont pris en charge au sein d’Ehpad, trois établissements du Rhône font un grand pas en proposant un accompagnement spécialisé pour les résidents atteints de Parkinson. 

La maladie de Parkinson atteint les cellules du cerveau et plus particulièrement les neurones à dopamine. Ce neurotransmetteur est indispensable pour la mobilité et le contrôle des mouvements mais entre  également en jeu dans de nombreuses fonctions essentielles de la vie. Les symptômes causés par le manque de dopamine peuvent donc être sévères et engendrent une perte d’autonomie croissante. Lorsque le maintien à domicile n’est pas ou plus possible, les Ehpad représentent des solutions d’accueil et de prise en charge pour les malades de Parkinson. Parmi eux, trois Ehpad du Rhône se distinguent dans l’accompagnement et la prise en charge des résidents atteints de Parkinson en se spécialisant par différents moyens. 

Une formation ciblée du personnel pour les résidents “Parkinsoniens”

C’est à Décines-Charpieu, une commune du Rhône, que les établissements Albert-Morlot et Les Volubilis, ainsi que Joseph-Forest à Villefranche-sur-Saône, ont décidé de se spécialiser dans leur prise en charge et d’améliorer leur compréhension de la maladie de Parkinson, afin de proposer un accompagnement sur mesure à leurs résidents. Ceux-ci peuvent y être hébergés de manière permanente ou en séjour temporaire. Cette initiative se concentre principalement sur la formation spécifique qu’ils donnent à l’équipe soignante de leur établissement afin de les aider à réagir de manière optimale face à des symptômes souvent difficiles à gérer comme une perte de mobilité grave et des troubles psycho-comportementaux lourds. En effet, les symptômes s’accentuent avec la progression de la maladie et lorsque les personnes sont admises en établissement, le stade est souvent déjà bien avancé et la perte d’autonomie assez conséquente. Les résidents souffrant de Parkinson nécessitent donc une attention de tous les instants, un accompagnement dans la plupart des gestes du quotidien, ainsi qu’une connaissance des troubles éventuels comme les hallucinations, afin de pouvoir y faire face de manière sereine et adaptée. Dans la pratique, les soignants sont formés aux différents aspects de la maladie et de sa prise en charge comme le traitement médicamenteux complexe, les troubles de la déglutition, le matériel, les soins palliatifs et l’aspect comportemental.

Les Ehpad ont été financés par l’Agence Régionale de Santé 

Si l’initiative a émergé en 2013 -2014, c’est en 2015 qu’elle a pu se concrétiser grâce au financement de l’Agence Régionale de Santé (ARS) Auvergne-Rhône-Alpes qui a validé le programme présenté par les trois Ehpad concernés. Si la prise en charge a été adaptée aux besoins de résidents atteints de Parkinson, ils ne sont pas les seuls à être hébergés au sein de ces Ehpad. Les résidences Les Volubilis et Albert-Morlot réservent dix lits pour les résidents Parkinson, tandis qu’à la résidence Joseph-Forest, ils représentent environ 10% des résidents et sont répartis avec les autres.  

Cette expérience a montré notamment que le personnel soignant qui a bénéficié de ces formations se montre moins réticent à accueillir des personnes atteintes de Parkinson et se sentent mieux informés. Dans la pratique, leurs gestes et la prise en charge qu’ils dispensent est davantage adaptée. Parmi les bénéfices du projet, on note également le fait que ces formations sont aussi profitables pour mieux gérer la relation et les soins envers les patients atteints de la maladie à Corps de Lewy dont les patients manifestent certains symptômes semblables à ceux de Parkinson.

Source : Gerontonews