Première cause de mortalité accidentelle chez les personnes âgées, les chutes sont au cœur des problématiques du grand âge. Faisant déjà l’objet d’un plan antichute du gouvernement en 2022, c’est au tour de la direction interministérielle de la transformation publique (DITP) de proposer des pistes de solutions, sur la base d’une enquête menée en immersion auprès de personnes âgées à domicile. Ses recommandations tournent notamment autour du rôle clé de la téléassistance pour protéger les personnes âgées.
Les chutes font partie des causes principales de la perte d’autonomie chez les personnes âgées. On recense chaque année 2 millions de chutes chez les plus de 65 ans, avec 130 000 hospitalisations et 10 000 décès. A un âge avancé, une hospitalisation n’est jamais anodine. Même si la personne âgée se remet de ses blessures et de ses fractures, l’immobilisation d’un ou de plusieurs membres peut nécessiter ensuite une longue période de convalescence et de rééducation. Par ailleurs, l’inactivité en soi a un impact négatif sur la mobilité à terme. La prévention des chutes reste donc essentielle pour préserver la santé de nos aînés.
La téléassistance au coeur de la lutte contre les chutes des personnes âgées
Rappelons que le plan antichute du gouvernement prévoyait déjà la téléassistance parmi les cinq pistes d’action proposées :
- Des aides techniques à la mobilité
- L’encouragement à une activité physique adaptée
- L’aménagement et la sécurisation du logement
- Savoir repérer les risques de chutes et alerter
- Développement de la téléassistance
La DITP a mené une enquête en immersion chez les personnes âgées et leurs proches aidants, en collaboration avec des professionnels de l’autonomie et de la téléassistance. Parmi les recommandations qu’elle a fourni à la suite de cette enquête, un usage plus efficace de la téléassistance occupe une place importante. La DITP propose notamment des efforts pour sensibiliser les personnes âgées à la perte d’autonomie en amont, avant qu’elle ne survienne, ainsi qu’un accès facilité à l’information et à la souscription aux offres de téléassistance. Elle encourage par ailleurs à mettre en place diverses initiatives pour faciliter l’utilisation des dispositifs de téléassistance pour les seniors et leur permettre d’avoir accès à des outils efficaces et à de nouvelles offres de service pour coordonner étroitement téléassistance et prévention des chutes.
La prévention des chutes dans le cadre général de la prévention du vieillissement
Les constats de la DITP à la suite de l’enquête publiée le 7 décembre dernier permettent de replacer la prévention des chutes dans le cadre plus global de la prévention du vieillissement. En effet, les chutes apparaissent non pas seulement comme une cause mais également comme les symptômes d’une vulnérabilité générale liée à une fragilisation physique et/ou sociale. Il est vrai que les professionnels du secteur médico-social témoignent souvent de risques élevés d’autres chutes ultérieures chez une même personne. Selon la DITP, il serait donc judicieux de s’intéresser plus généralement aux différentes causes possibles de fragilité : “La prévention des chutes est indissociable de la prévention du vieillissement au sens large, leur distinction ne fait pas sens pour l’usager: aussi, en vue de prévenir des chutes et des rechutes, il est nécessaire de faire le lien avec les autres sujets de prévention. »
Ce cadre plus général concerne notamment la nutrition, l’activité physique et le lien social. Nombre de professionnels mettent également l’accent sur la nécessité de prévenir et de traiter certaines maladies comme l’ostéoporose qui est souvent responsable de chutes chez les personnes âgées.
Les recommandations de la DITP pour prévenir les chutes
La direction interministérielle de la transformation publique émet ainsi plusieurs pistes de réflexion pour améliorer la prévention des chutes des personnes âgées, par le biais de nouvelles initiatives ou du développement de projets en cours.
Outre la promulgation d’une utilisation performante et efficace de la téléassistance ainsi que l’intégration de la prévention des chutes dans le contexte plus large de l’environnement, de l’état de santé et du mode de vie de la personne âgée, le DITP recommande d’autres actions concrètes.
La DITP propose notamment :
- la création d’une “carte postale du bailleur social” envoyée par le bailleur aux locataires de logement social de plus de 65 ans pour les informer qu’il peut les accompagner dans l’adaptation de leur logement et dans la mise en relation avec des services de maintien à domicile.
- la mise en place d’une “feuille de route du retour à domicile” pour guider les aidants à anticiper le retour de leur proche âgé à domicile
- la création d’un “baromètre de l’aidant” mis à disposition dans les différents lieux de santé et fournissant aux aidants une liste des acteurs types à contacter pour bénéficier des dispositifs d’aide.
La DITP adresse principalement ses recommandations aux “acteurs de la filière de la prévention, de l’accompagnement médico-social et du soin à domicile, ainsi qu’aux acteurs institutionnels pilotes de la déclinaison du plan antichute sur les territoires ». Elle insiste sur le fait que “la filière de l’accompagnement à domicile est la pierre angulaire de la prévention des chutes à domicile et du maintien à domicile des personnes âgées ».
C’est, selon elle, cette filière professionnelle qu’il est nécessaire de renforcer et de revaloriser pour lui permettre de prendre en charge les besoins croissants d’accompagnement des personnes âgées à domicile et ce, de manière égale sur tous les territoires.
Source : Gerontonews
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