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Risques cardiovasculaires : manger tard est mauvais pour la santé

L’hygiène de vie et l’alimentation jouent un rôle indéniable sur notre santé. La prévention concernant les maladies et accidents cardiovasculaires passe avant tout par un mode de vie sain. Selon une étude récente, protéger son coeur dépendrait aussi de nos horaires de repas.

L’alimentation, un facteur de risque majeur des maladies cardiovasculaires

Les maladies cardiovasculaires sont la cause principale de mortalité dans le monde. Le rôle de l’alimentation sur notre santé fait l’objet de nombreuses campagnes de sensibilisation pour la prévention des risques cardiovasculaires. Si la quantité et la qualité des aliments qui composent le contenu de nos assiettes entrent largement en compte, une étude récente menée sur la base d’informations recueillis auprès de plus 100 000 Espagnols sur leurs habitudes alimentaires, suggère de surveiller également les horaires de nos repas. 

En effet, les chercheurs rappellent à quel point l’alimentation est un facteur de risque majeur de maladies cardiovasculaires et mettent en causes les mauvaises habitudes liées à notre société de consommation moderne: “Le mode de vie moderne et accéléré, lié à la perception du manque de temps dans les sociétés occidentales et à la montée actuelle des pratiques de jeûne encourageant le saut de repas, a conduit à des comportements nutritionnels inopportuns, tels que manger tard le soir et sauter le petit-déjeuner”. 

Ils expliquent que le cycle quotidien alimentation/jeûne est un synchroniseur dominant des rythmes circadiens pour des organes vitaux comme le foie, le cœur, les reins et le pancréas et a une influence sur les fonctions cardiométaboliques, notamment la régulation de la pression artérielle.

L’importance de prendre un petit déjeuner mais pas à n’importe quelle heure

Selon plusieurs études rapportées dans ce même article, l’omission du petit-déjeuner est associée au surpoids, à l’obésité, aux maladies cardiovasculaires et au diabète. Le petit-déjeuner est donc important pour la santé et il ne faut pas le sauter. Cependant, ces études manquent d’un consensus clair sur le terme de petit-déjeuner et pour certaines personnes interrogées, un repas pris à 11 heures pouvait être considéré comme un petit-déjeuner. D’un autre côté, prolonger la durée du jeûne nocturne à plus de 12 heures pourrait être liée à une amélioration de plusieurs indicateurs clés de la santé cardiovasculaire. 

L’objectif principal de l’étude NutriNet-Santé était donc d’explorer les associations entre l’heure du premier et du dernier repas de la journée, le nombre d’occasions de repas et la durée du jeûne nocturne, avec le risque de maladies cardiovasculaires.

L’étude a porté sur 103 389 participants dont 79 % de femmes, âgés en moyenne de 42,6 ans et ayant rempli plusieurs dossiers alimentaires.

Prendre le petit-déjeuner et le dîner tôt diminue les risques cardiovasculaires

Il n’est pas rare qu’un dîner tardif nous “reste sur l’estomac” et nous procure une sensation désagréable de ballonnement au petit matin. On digère moins bien le soir, c’est un fait. Avec l’âge, cette sensation a tendance à augmenter. Selon les résultats de l’étude NutriNet-Santé, ces désagréments peuvent même avoir des conséquences plus graves en menaçant notre santé cardiovasculaire.

Dans cette étude en effet, prendre son premier repas de la journée après 9 heures et un dernier repas après 21 heures est associé à un risque plus élevé de problèmes cardiovasculaires, en particulier chez les femmes : “Nous avons observé que chaque heure supplémentaire passée à retarder l’heure du premier repas de la journée était associée à un risque plus élevé de maladie cardiovasculaire globale”, expliquent les scientifiques.

En effet, selon les résultats de cette étude, un dernier repas après 21 heures, par rapport à un dernier repas avant 20 heures, était associé à un risque 28 % plus élevé de maladie cérébrovasculaire.

En parallèle, les chercheurs ont trouvé une association inverse entre la durée du jeûne nocturne et le risque de maladie cérébrovasculaire : “Nos résultats suggèrent un avantage potentiel à adopter des habitudes alimentaires plus précoces et à associer une période de jeûne nocturne plus longue avec un dernier repas tôt, plutôt que de sauter le petit-déjeuner, dans la prévention des maladies cardiovasculaires”, affirment les protagonistes de l’étude. 

L’intervalle de temps entre le dernier repas et l’heure du coucher est également inversement proportionnel avec les risques cardiovasculaires. Prendre son dernier repas plus tôt dans la soirée sans retarder l’heure du coucher pour permettre à la digestion de fonctionner de manière optimale apparaît ainsi comme l’attitude la plus appropriée à la santé de notre cœur. 

En effet, selon les propos  de Marta Garaulet Aza, professeure en physiologie et en physiologie de la nutrition à l’Université de Murcie,recueillis par Univadis : “La chrononutrition suggère que nous devrions manger lorsque nos organes sont prêts à recevoir de la nourriture, soit pendant la journée, et dormir la nuit, en suivant nos horloges biologiques. Chaque fois que nous mangeons, l’organisme reçoit un afflux rapide d’énergie et de nutriments et doit être prêt à les absorber, à les métaboliser et à les distribuer. Cependant, la nuit, le pancréas, le foie et le système digestif sont censés se reposer et les cellules bêta du pancréas se rétablissent. Si ce processus est perturbé, il peut affecter le système métabolique et les organes.”  

Les femmes ont plus de risques que les hommes

Les femmes sont davantage touchées que leurs homologues masculins par  les risques cardiovasculaires, pour diverses raisons morphologiques mais également liées aux fluctuations hormonales, à l’hygiène de vie, à l’impact du stress, à la prévention et à la prise en charge.

La présente étude vient confirmer ces inégalités hommes-femmes dans la santé cardiaque. En effet, selon les différentes variables mesurées, les résultats montrent des risques accrus pour les femmes. “Nos résultats montrent que des heures plus tardives du premier et du dernier repas étaient significativement associées à un risque global plus élevé de maladies cardiovasculaires et de maladies cérébrovasculaires chez les femmes, mais pas chez les hommes. Nous avons également observé une interaction significative entre le sexe et la durée du jeûne nocturne pour l’association avec la maladie coronarienne.”

Les protagonistes révèlent toutefois des risques atténués pour les participants hommes et femmes lorsque l’on tient compte de la quantité et de la qualité du sommeil, un facteur essentiel pour la santé cardiovasculaire comme pour la santé en général. 

Les chercheurs résument ainsi les résultats obtenus dans leur étude: “Dans cette vaste étude de cohorte prospective, les heures tardives du premier et du dernier repas étaient indépendamment associées à un risque plus élevé de maladie cardiovasculaire globale. Ces associations étaient plus fortes chez les femmes que chez les hommes. Nous n’avons observé aucun lien entre le nombre quotidien d’occasions de manger et le risque global de maladie cardiovasculaire.”

En conclusion, cette étude vient confirmer l’importance des habitudes alimentaires pour notre santé cardiovasculaire et plus particulièrement pour les femmes, davantage touchées par les problèmes cardiovasculaires. Elle met en évidence le rôle des horaires des repas, une variable peu étudiée auparavant. Si le jeûne intermittent peut être bénéfique, il convient de ne pas sauter le petit-déjeuner et de ne pas retarder les repas du matin et du soir. 

Sources : univadis / nature communications 

Sophie B.

Rédactrice, journaliste presse et web passionnée de lettres et de belles lettres, Sophie dispose d’une grande expérience dans le domaine de la rédaction. A la recherche de la satisfaction des lecteurs, Sophie s’attache à la clarté du sens autant qu’à la beauté du verbe. Un diplôme de Sciences Politiques tout comme une formation d’enseignante lui permettent d’allier justesse, dynamisme et rigueur au service d’un contenu unique et recherché. Elle part sans cesse à la recherche de la réalité du terrain. Ses investigations auprès des publics concernés et les interviews qu’elle mène avec professionnalisme rendent son contenu vivant et instructif. Depuis plusieurs années, Sophie met sa plume et son expertise au service des seniors, afin d’approfondir de manière claire et rigoureuse les thématiques qui les touchent de près.

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