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Le stress chronique pourrait être un facteur de risque d’Alzheimer

Sans savoir, à l’heure actuelle, quelles sont les raisons spécifiques qui entraînent l’apparition des signes physiologiques caractéristiques d’Alzheimer, nous en connaissons plusieurs facteurs de risque. Une récente étude suédoise pourrait nous apporter de nouvelles connaissances en mettant en évidence un lien entre le stress chronique et la maladie d’Alzheimer comme nouveau facteur de risque. 

La recherche médicale et scientifique est très active dans le domaine d’Alzheimer. Parmi ses priorités figurent notamment les nombreux essais cliniques sur des molécules de plus en plus performantes, le développement de nouvelles pistes de diagnostic précoce, ainsi que le large spectre de la prévention. Dans ce contexte, l’étude et la compréhension des différents facteurs de risque d’Alzheimer restent au cœur des enjeux de la recherche. Tandis que le manque de sommeil en tant que facteur de risque d’Alzheimer a été mis en évidence par plusieurs études, c’est au tour du stress chronique d’être montré du doigt. Au vu des nombreux dégâts pour la santé déjà attribués au stress, la nouvelle ne paraît pas étonnante. 

Quel est le lien entre stress chronique et Alzheimer ?

C’est une étude suédoise de l’Institut Karolinska publiée dans la revue scientifique Alzheimer’s Research & Therapy qui s’est penchée sur la relation entre le stress chronique, la dépression et la maladie d’Alzheimer. Rappelons que l’on entend par stress chronique bien plus qu’un sentiment passager désagréable. Il s’agit d’une réponse physiologique prolongée de l’organisme à une situation définie comme “stressante” pour la personne. Cette réponse est orchestrée par le cerveau qui perçoit une véritable agression. Ce qui occasionne le déclenchement de diverses réactions chimiques comme l’augmentation de la production de corticoïdes. On attribue déjà au stress chronique de nombreux effets négatifs sur la santé comme les problèmes cardiovasculaires, la production de mauvais cholestérol, l’obésité, les troubles musculosquelettiques ou encore la dépression.  

Pour comprendre les enjeux de cette étude suédoise, rappelons que la dégénérescence des neurones occasionnée par la maladie d’Alzheimer est provoquée par un dysfonctionnement concernant la production et le stockage de deux protéines dans le cerveau : la  protéine Tau et le peptide bêta amyloïde. 

Il s’agit d’une étude de cohorte basée sur le suivi de 1 362 548 personnes enregistrées dans la base de données administrative du service des soins et de la santé de la région de Stockholm. Sur la base d’informations enregistrées en 2012 ou 2013 concernant l’exposition à un stress chronique, à une dépression ou aux deux, une corrélation a été faite avec un diagnostic établi entre 2014 et 2022 de maladie d’Alzheimer, d’autres démences ou de troubles cognitifs légers. Sur la base des résultats obtenus, les chercheurs concluent que le stress chronique augmenterait les risques de troubles cognitifs légers et de maladie d’Alzheimer. La même corrélation a pu être constatée entre le stress chronique et la dépression. Ils expliquent notamment que le stress chronique peut accélérer le dépôt de la plaque bêta-amyloïde et la production de la protéine Tau. Il serait également responsable de l’activation dans le cerveau de certains processus inflammatoires. 

Le stress chronique aurait ainsi pour effet d’accroître les risques de développer la maladie d’Alzheimer ou d’en aggraver les symptômes.

La thérapie cognitive et comportementale pour ralentir le déclin cognitif des malades d’Alzheimer

Il est intéressant de comparer ces résultats avec d’autres études qui mettent en lumière l’importance de la gestion de l’anxiété chez les malades d’Alzheimer, dans le but de réduire le déclin cognitif. 

D’après divers résultats, il apparaît que la thérapie cognitivo-comportementale (TCC) utilisée pour gérer l’anxiété des malades d’Alzheimer  pourrait être efficace également pour ralentir le déclin cognitif global. De tels résultats donnent davantage de poids à l’accent souvent mis par les professionnels sur l’importance des activités cognitives, thérapeutiques et ludiques, de l’art-thérapie et de la préservation des liens sociaux pour ralentir les effets de la maladie d’Alzheimer. Combattre l’anxiété et la dépression, favoriser les sentiments positifs et l’amusement, éviter le stress et le sentiment d’échec sont autant de moyens d’apporter non seulement une meilleure qualité de vie aux malades d’Alzheimer mais également de lutter contre le déclin cognitif et l’apparition des symptômes. C’est d’ailleurs le message principal que nous avait transmis France Alzheimer 54 à l’occasion de la Journée Mondiale contre Alzheimer.  


Source : Alzheimer’s Research & Therapy

Sophie B.

Rédactrice, journaliste presse et web passionnée de lettres et de belles lettres, Sophie dispose d’une grande expérience dans le domaine de la rédaction. A la recherche de la satisfaction des lecteurs, Sophie s’attache à la clarté du sens autant qu’à la beauté du verbe. Un diplôme de Sciences Politiques tout comme une formation d’enseignante lui permettent d’allier justesse, dynamisme et rigueur au service d’un contenu unique et recherché. Elle part sans cesse à la recherche de la réalité du terrain. Ses investigations auprès des publics concernés et les interviews qu’elle mène avec professionnalisme rendent son contenu vivant et instructif. Depuis plusieurs années, Sophie met sa plume et son expertise au service des seniors, afin d’approfondir de manière claire et rigoureuse les thématiques qui les touchent de près.

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